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Il affirme qu'il n'a pas découvert la danse mais plutôt que d'autres l'ont découverte pour lui, qu'après l'avoir connue, il en est tombé amoureux et en à fait, bien que n'étant qu'un enfant, le moteur et la passion de sa vie.
Quand et comment est née cette histoire d'amour ? A l'age de dix ans, dans le cadre de l'école, une école qui bien qu'elle m'ait éloignée de ma famille et des êtres qui m'étaient chers, triste séparation, m'a permis de me sentir différent et privilégié de pouvoir vivre tous ces moments. La danse m'a donné confiance en moi, un but et un futur. Elle m'a fourni des objectifs, des moyens et un grand sens à ma vie. Plus tard durant l'adolescence, je me suis mélangé avec des artistes venus d'autres disciplines, des élèves des Arts de la Rue, en collaborant avec eux sur différents évènements, représentations video, danse- théatre, installations, cinéma ce qui a beaucoup enrichi mon interprétation scénique et m'en a fait découvrir plus sur une autre facette de la technique dans la danse et sur la vie. Le monde de la danse m'a fait cadeau d'amitiés exceptionnelles.
Qu'est-ce qui t'a poussé à aller t'installer en Espagne ? A Cuba, il y avait un moment que je collaborais avec des artistes plasticiens ou des musiciens, tels X- Alphonso de Habana Blues et d'autres qui maintenaient un contact fluide avec l'Espagne au niveau professionnel et disons que cela ajouté au fantasme que j'avais de ce pays, j'ai été piqué par la curiosité et l'envie d'essayer de faire quelque chose là bas. Après avoir dansé en Suisse et en France, j'ai décidé de m'installer à Madrid pour un moment, en 2003.
Comment t'es tu senti en tant qu'artiste face à une manière peut être très différente de voir et d'aborder la danse ? Au début très mal. Avant de venir, j'avais l'idée d'une danse très professionnelle et sérieuse certainement mystifiée par ma relation précédente avec la danse européenne. J'ai été surpris de voir que le niveau général n'était pas si élevé et au début un peu déçu. Plus tard je l'ai interprété comme quelque chose de bien plus positif, c'était en réalité une porte qui s'ouvrait à moi en m'offrant de grandes opportunités.
Que retiens-tu de la danse à Cuba et que retiens-tu de la danse en Espagne ? A Cuba, la danse est dans la rue et dans chacun des moments de la vie de tous, c'est un art aimé du public. Tout le monde la comprend, la respecte, l'aime et accepte ce qu'elle peut apporter. Je tiens cet amour et cette compréhension, de cet art typique du peuple cubain. De l'Espagne, je retiens un monde d'opportunités pour un professionnel de la danse, le respect et la qualité avec lesquels ont reçoit les danseurs cubains. Ce serait merveilleux de pouvoir fusionner ces différentes options pour n'en former plus qu'une.
Ton moment inoubliable en tant que danseur ? Danser dans un spectacle, sur scène, au coté de mon cher maître Ladislao Navarro. L'émotion était telle que j'ai du retenir mes larmes. Comment te vois tu dans le futur ? Ou plutôt comment te verrais-tu dans ta maturité artistique ? Dans une maison, à la campagne avec mes vaches et mes animaux, à la tête d'une petite école- académie de danse, avec des élèves à qui transmettre le même amour et respect de la danse que l'on m'a inculqué enfant, travaillant sur des projets chorégraphiques avec les plus doués de mes élèves et de cette manière apporter mon grain de sable dans la transmission de la culture de la danse.
Nous, qui l'admirons non seulement pour ses qualités de danseurs mais également pour son humilité et ses qualités humaines, ne pouvons que lui souhaiter un immense succès avec la compagnie Istmos en étant sûr que ce sera, comme chacun des projets que Leo Dan Rodriguez Casas décide de mener, avec la délicate essence de son art cubain. Rebecca Ponte.